Comment impulser le passage à l’action en local ? Quels sont les acteurs à mobiliser quand on met en place une action RSE ? Quels sont les impacts d’une dynamique RSE sur le quotidien des collaborateurs ?
Pour vous offrir un point de vue terrain sur ces questions, Lakaa a eu le plaisir de s’entretenir avec Estelle POTEL, ambassadrice RSE (dit “colibri” dans le réseau) du magasin Bureau Vallée de Ploeren (10 employés).
Elle est accompagnée de Lilou, alternante caisse / accueil - zone services, et Aubane, alternante en communication.
Elles nous détaillent comment les collaborateurs de Bureau Vallée agissent concrètement pour intégrer les valeurs RSE à l’échelle locale.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Estelle Potel, je travaille à Bureau Vallée depuis 10 ans. Mon mari est gérant de trois magasins, et moi j'ai repris la RSE sur le magasin de Vannes Ploeren. On a aussi un ambassadeur sur chacun des deux autres magasins, et je chapeaute les trois magasins au niveau de la RSE.
Pouvez-vous nous parler de quelques actions mises en place dans le magasin ?
Nous donnons régulièrement des fournitures à des associations humanitaires : ce sont des fournitures neuves données gracieusement par nos fournisseurs, des sacs et cartables d’occasion, des produits que nous avons dû démarquer - un cahier où la couverture est abîmée et les pages sont en parfait état, par exemple.
Notre volonté, c’est vraiment de travailler avec des associations locales.
- Estelle POTEL, ambassadrice RSE du magasin Bureau Vallée de Ploeren
On recycle aussi les stylos avec Terracycle, qui nous reversait 0,01€ par stylo usagé. Cette compensation n'existe plus, mais à l’époque ça nous a permis de solliciter des établissements scolaires assez facilement. On a même pu organiser un concours avec un collège. La classe qui recyclait le maximum de poids en stylos était récompensée par des goodies qu’on a récupérés de fournisseurs. Et ces dons, on les a faits auprès de l’association locale Akeam, au profit d'une petite fille handicapée. Ça lui a permis d'investir sur un tapis de course pour pouvoir continuer à marcher même en étant à la maison.
Donc c'est vrai que tout est lié, en fait. On a le côté associatif et le côté recyclage. Les gens ont pris l'habitude de rapporter leur stylo, que ce soit des particuliers ou les écoles, et nous continuons le recyclage !
Aubane, alternante en communication :
A la rentrée, on a fait une collecte pour les Restos du Coeur sur une semaine. On a commencé par imprimer des flyers pour que les bénévoles puissent les distribuer directement aux clients. On a mis des cartons et des caddies à l'effigie des Restos du Cœur bien visibles à l’avant du magasin, et une affiche A0 (84,1 x 118,9 cm) à côté des bénévoles.
Ensuite, on a fait une communication sur Facebook et Instagram, en identifiant les Restos du Cœur évidemment, pour donner plus de visibilité ; une responsable de l’association est venue au magasin, on a fait une photo avec elle.
Résultat : on a récolté beaucoup, beaucoup de dons !
Comment trouvez-vous l’inspiration à l’origine de vos initiatives ?
Estelle :
Déjà, je pense que je suis assez sensible à l'écologie. Donc pour moi c'était naturel d’instaurer toutes ces choses, et sur le côté humain, de mettre en place un maximum d’actions pour former une équipe vraiment soudée.
De plus, j’ai commencé très tôt à utiliser la plateforme Lakaa. J'ai fait plein de déclarations et de propositions d'actions qui n'étaient pas encore mises en place. On partage nos idées avec les autres magasins Bureau Vallée.
La plateforme nous permet d'avoir de nouvelles idées. Par exemple, une carte fidélité virtuelle qu’on a mise en place : on l'a découverte grâce à Lakaa. On ne l'aurait jamais découverte autrement.
Aujourd'hui, j'avoue que je suis un peu moins assidue parce qu'on fait déjà beaucoup de choses, mais on va avoir une alternante en communication que je vais former pour qu'elle puisse être autonome sur la plateforme.
Quelles sont les actions dont vous êtes particulièrement fière ? Comment ont-elles vu le jour ?
Estelle :
On peut parler du book intégration, que j'ai réalisé de A à Z, avec la présentation du magasin et de l'enseigne, où doit se situer chaque collaborateur qui rentre en magasin, avec des savoir-être et des savoir-faire... Ça parle de nos concurrents, ça parle de nos clients, ça parle de notre chiffre d'affaires. Et ça permet au nouvel entrant d’avoir une base, de pouvoir se situer, de pouvoir être intégré tout simplement. Chose qui n'est pas faite dans tous les métiers. Dès le premier jour, avoir ce book intégration, je trouve que c'est une vraie force.
Lilou, alternante caisse / accueil - zone services :
Effectivement, le book d’intégration ça permet vraiment de nous mettre à l'aise. Puis ça peut nous apprendre des petites choses simples et faciles à retenir dès le premier jour. Ça nous présente tout le magasin, le personnel, les concepts du magasin... Vraiment tout.
Après il y a aussi le guide des process. C’est plein d'activités qu'on fait presque tous les jours, et c'est détaillé pour nous apprendre à faire des choses sans demander. On a juste à prendre le guide pour être autonome. C'est un point positif de voir ça dans une entreprise !
Aubane, alternante en communication :
Le book nous permet vraiment de nous situer dans l'entreprise. On voit où on arrive, comment c'est organisé, et ça donne envie de faire partie de l'équipe ! C’est différent de se faire accueillir juste en disant ”Bah voilà, ton bureau est là”, ça change quelque chose. Là, c'est beaucoup plus développé, on se sent beaucoup plus à notre place.
Et on a plus de plaisir à savoir qu’on est dans une entreprise qui s’engage.
- Aubane, alternante en communication chez Bureau Vallée
Le tri, c'est super important, et on a notre Colibri en magasin qui est toujours en train de vérifier ce qu'on fait.
Et même pour notre culture personnelle : je trie déjà chez moi, et j'apprends plus ici avec tout ce qui est mis en place pour les piles, pour les cartouches, tout ça, et c'est hyper intéressant.
Estelle :
Elles sont toutes les deux intervenues sur le tri en magasin, c'est une de nos grandes forces aussi. On trie le papier. Tout ce qui est chute de traceurs, on le laisse à disposition pour les clients qui en ont potentiellement besoin, ça évite de les jeter. Si une feuille n’est imprimée que d'un côté, on va la mettre dans un bac pour la réimprimer de l'autre côté. Et ensuite on paye un prestataire qui vient retirer nos bennes à papier une fois toutes les 6 semaines. Toute l'équipe est au courant que dans cette poubelle on ne met que le papier, c'est vraiment très important pour nous.
Après, évidemment, on trie les piles avec le prestataire Corepile. On fournit aussi des petits collecteurs de piles. On récupère aussi les cartouches d’encre des clients et celles à usage interne, et on les trie. On en rachète certaines, et par contre elles sont toutes recyclées.
Enfin, on trie les dosettes de café. On les achète compostables, et on les récupère pour mettre dans notre compost individuel puisque nous n'en avons pas en magasin.
Que diriez-vous à un autre magasin qui hésite à se lancer dans la mise en place d’actions RSE ?
C'est indispensable. Aujourd'hui, c'est indispensable, et c'est demandé de plus en plus autour de nous.
Je pense que seul on va plus vite, ensemble on va plus loin et c'est vrai aussi de ce côté-là. Si on n'avance pas tous ensemble, on n‘y arrivera pas. Donc c'est indispensable d'avoir ce côté sociétal et environnemental développé.
Quels sont les prochains projets RSE du magasin ? Et les objectifs et défis pour les années à venir ?
On vend énormément de blouses puisque les lycéens en ont sur leur liste. Sauf qu’elles servent trois ans, et après elles restent dans les placards. Je me dis qu’à la place, on peut les racheter et leur donner une seconde vie.
On est aussi en pourparlers avec un prestataire pour des ateliers de réparation d'imprimantes. Il aura son camion sur le parking du magasin, et les clients pourront venir faire réparer leur imprimante. On va essayer de mettre ça en place dans les mois qui viennent.
Et puis continuer à utiliser la plateforme Lakaa parce qu'elle est très bien faite, et elle est facile d’utilisation. Nous voulons continuer à trouver des idées, à aller piocher les idées des autres aussi, évidemment, car c'est aussi fait pour ça, le partage des bonnes pratiques.
On souhaite continuer à nous améliorer sans rien lâcher !